Les fresques du lycée - Lycée Pierre Corneille de Rouen

Les fresques du lycée

, par Frédéric Vivien

Paul Baudoüin (24.10.1844 - 24.12.1931) fut l’artiste officiel de la capitale normande à partir de la fin du XIXe siècle. On lui commanda des décorations murales d’envergure dans les grands et majestueux lieux publics. On lui doit les fresques qui ornent l’escalier de la biliothèque municipale, la salle du conseil municipal à l’Hôtel de Ville ou encore la façade de la Bourse du travail.

Paul Baudoüin donnera des cours à l’Académie des Beaux-Arts de Rouen avant de rejoindre celle de Paris. Le musée des Beaux-Arts de Rouen possède quelques oeuvres de cet artiste (esquisses et dessins préparatoires conçus avant de s’attaquer à ses décors de murs ou de plafonds).

Illustration du journal Liberté Dimanche du 5.10.1986.


En 1900, Paul Baudoüin exécuta plusieurs fresque au lycée lors du 3ème centenaire de la mort de Corneille, l’une en décorant le dôme de l’entrée de Joyeuse, appelée alors entrée du Petit Lycée de Joyeuse, l’autre sur la façade du C.D.I.



Dans son ouvrage, La fresque ; sa technique, ses applications, Paris, Librairie Centrale des Beaux-Arts, 1914, voici ce que Paul Baudoüin écrit, à propos de cette dernière oeuvre :

"Voici 15 ans que ce panneau, placé en plein midi, par conséquent au soleil et à la pluie, (et l’on sait s’il pleut à Rouen !) sert de cible aux enfants qui le criblent de balles, de cailloux, sans lui avoir fait une éraflure, mais non sans le salir. De temps à autre, le jardinier l’honore d’un jet de lance qui lui rend sa fraicheur première.

Cette fresque est placée sous un léger défoncement de 20 cm. d’épaisseur environ, qui abrite, en haut du panneau, une petite partie du fond rouge contre la pluie et le soleil, masqué par les toits environnants et ne frappant sur la fresque que sous un angle de 45°. La partie protégée du mur qui ne reçoit ni soleil ni pluie (celle-ci n’arrivant jamais tout à fait horizontalement), est restée du même ton que les parties exposées au soleil et aux intempéries. Le mortier employé pour ce travail a été fait avec de la chaux hydraulique (chaux du Theil) et du sable de Seine, et les couleurs furent, comme d’habitude dans ce genre de fresques, l’Ocre jaune, l’Ocre de Rhut, l’Ocre rouge, la Terre d’Ombre brûlée et la Terre Verte, mélangées avec la chaux grasse. Rien n’a bougé, pas plus la Terre Verte qu’aucun des autres tons."

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